Dans un monde confronté à une crise environnementale sans précédent, la restauration des écosystèmes dégradés émerge comme une solution sine qua non pour atténuer les effets dévastateurs du changement climatique. Des forêts déboisées aux zones humides détruites, les écosystèmes de la planète subissent des dommages irréparables, compromettant la stabilité climatique et menaçant la biodiversité.
Lutte contre le changement climatique : Urgence de restaurer les écosystèmes dégradés au Togo

Selon le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7e session plénière de l’IPBES, qui s’est réunie la semaine dernière du 29 Avril au 4 mai 2019 à Paris, la dégradation des terres et des écosystèmes est responsable de près de 23 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette dégradation, couplée à la déforestation massive et à l'urbanisation incontrôlée, aggrave les impacts du changement climatique, notamment les phénomènes météorologiques extrêmes, la montée du niveau de la mer et la perte de biodiversité.

La diversité au sein des espèces, entre les espèces et celles des écosystèmes, ainsi que de nombreuses contributions fondamentales qui proviennent de la nature se dégradent rapidement, même si nous avons encore les moyens d’assurer un avenir durable aux êtres humains et à la planète.

extrait du communiqué de presse officiel du 6 mai 2019 de l' IPBES

Au Togo également, le chercheur Magamana Abalo-Esso, Doctorant en Géoressources à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina-Faso et ses pairs ont présenté dans un article scientifique, « Dégradation De La Fertilité Des Sols Et De L’environnement Dans La Région Des Savanes Au Nord-Togo : Analyse Des Perceptions Et Stratégies D’adaptation Indigènes », des résultats qui font peur. L'étude, menée auprès d'un échantillon raisonné de 216 producteurs, révèle que 98,10% des enquêtés sont conscients de la dégradation de leurs sols, 99,50% ressentent les effets des changements climatiques, notamment des sécheresses prolongées, des retards de pluie, des précipitations violentes et une augmentation des températures. Les principales causes évoquées sont les pluies diluviennes (26,85%), les mauvaises pratiques culturales (62,50%), l'intensification agricole (46,76%), l'abus de pesticides (20,37%), la déforestation (21,76%), entre autres, et 98,6% des enquêtés ont abandonné environ 63 hectares de sol irrécupérables.

Des solutions urgentes et durables

Face à cette crise, des initiatives de restauration écologique émergent à travers le monde, mettant en œuvre des stratégies variées pour réhabiliter les écosystèmes endommagés. Des projets de reforestation massifs sont lancés dans des régions autrefois boisées, visant à restaurer la couverture forestière et à rétablir l'habitat naturel de nombreuses espèces menacées. En parallèle, des efforts sont déployés pour restaurer les zones humides, qui jouent un rôle important dans la régulation du climat, la filtration de l'eau et la protection contre les inondations.

Au Togo, pour contribuer à la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD) 13 qui invite à prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions, l’Etat togolais s’est fixé pour objectif de reboiser le pays.  1 milliard d’arbres doivent être plantés d’ici 2030. Pour ce faire, le gouvernement encourage les opérations de reboisement et d'implantation de forêts à travers le Togo.

Le Togo s’est résolument engagé dans la lutte contre le changement climatique et la lutte contre la pauvreté à travers la feuille de route gouvernementale Togo 2025 en son axe 3 et son projet prioritaire P35, réponse aux risques climatiques majeurs, dont l’objectif est de mettre le développement durable et l’anticipation des crises futures au cœur des priorités du pays.

ministre FOLI Bazi lors du lancement du « Projet renforcement de la résilience au changement climatique des communautés côtières du Togo » (R4C-Togo).

Photo credit : IRD-Tiphaine Chevalier

Photo credit : IRD-Tiphaine Chevalier

L'impact positif de ces projets de restauration ne se limite pas seulement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En régénérant les écosystèmes, ils favorisent également la biodiversité, améliorent la qualité de l'air et de l'eau, et renforcent la résilience des communautés locales face aux changements climatiques. De plus, ils offrent des opportunités économiques et sociales en créant des emplois dans les secteurs de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles.

Cependant, pour maximiser l'efficacité de ces initiatives, une approche intégrée et collaborative est essentielle. Les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les entreprises et les communautés locales doivent unir leurs efforts pour élaborer des stratégies de restauration holistiques, adaptées aux besoins spécifiques de chaque écosystème. De plus, il est impératif d'adopter des pratiques de gestion durable des terres et des ressources naturelles afin de prévenir la dégradation future des écosystèmes.

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